Dimanche à la Cathédrale: «Un jour de fête et de mémoire»
« Nous sommes contents » : c'est par ces mots que Mgr Harpigny a accueilli les fidèles lors de sa première célébration publique ce dimanche 14 juin, en la Cathédrale Notre-Dame de Tournai. Des fidèles heureux de se retrouver et de pouvoir à nouveau communier.
L'émotion était palpable, dimanche matin, aux abords et dans l'église-mère du diocèse de Tournai. Sur le parvis déjà, on sentait comme une atmosphère de retrouvailles. Pourtant, dès l'entrée, une affiche reprenant les principales mesures de sécurité à respecter rappelle que la prudence reste de mise et que l'ère Covid est loin d'être terminée. Maximum 100 personnes peuvent s'installer dans la Cathédrale. Bernard Pannier, le président fraîchement élu de la Fabrique d'église, invite chaque arrivant à se désinfecter les mains et il dispose de quelques masques pour ceux qui n'en auraient pas. Francis Vande Putte, coordinateur des bénévoles qui veillent sur l'édifice, prend le relais pour diriger les fidèles vers les chaises : les couples, les familles ou encore les sœurs d'une même communauté peuvent prendre place côte à côte, les autres s'assoient à bonne distance.
Soigneusement masqués, les célébrants attendent non loin de l'autel que cette messe tant attendue commence. Ce n'est pas la première messe « déconfinée » à la Cathédrale, des offices de semaine ont eu lieu depuis mardi 9 juin, mais cette célébration dominicale, présidée par Mgr Harpigny, est aussi la Solennité du Corps et du Sang du Christ. Quelle plus belle occasion de se réjouir de la reprise des assemblées et de la communion ?
L'Homme ne vit pas que de pain
« Nous sommes contents », lance notre évêque, après avoir longtemps contemplé l'assemblée en silence, le sourire aux lèvres. « Les moyens technologiques nous ont permis de continuer à suivre la messe mais nous attendions tous ce jour où nous pourrions nous rassembler. »
Cette longue période de foi confinée a pourtant été l'occasion pour nous tous de discerner ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas dans notre quotidien, comme Mgr Harpigny l'a souligné à plusieurs reprises au cours de son homélie. « La première lecture, tirée du Deutéronome, fait écho à ce que nous venons de vivre. Quarante années d'exil pour un peuple qui a eu faim, qui a souffert. Une période difficile dans la vie d'un peuple. Mais l'Homme ne vit pas que de pain. Au début, cela nous semblait étrange qu'un virus puisse nous empêcher de faire ce qu'on veut. Au fur et à mesure, on a aussi découvert toute une série de difficultés : des familles nombreuses obligées de vivre dans un petit espace, des tensions et même des violences dans certains foyers,... »
L'eucharistie a manqué à de très nombreux croyants. Une période sans célébration propice à la réflexion. « Dans ma vie courante, qu'est-ce qui est essentiel et non essentiel, comme on l'a souvent entendu dire pendant le confinement, au sujet des déplacements par exemple ? » Dans la liturgie, se retrouver le dimanche est un élément très important : « L'Eglise est l'assemblée convoquée par Dieu, mais c'est aussi le témoignage du passage de la mort à la vie, de ce qui donne sens à notre existence ».
Faire mémoire
En cette Solennité du Saint Sacrement et la possibilité de reprendre les célébrations publiques, l'esprit était à la fête. Mais pour Mgr Harpigny, il était important que ce jour soit aussi une occasion de faire mémoire : « Pour tous ceux qui ont donné leur vie pendant cette période, pour tous ceux qui ont souffert. Pensons aussi aux régions du monde où la pandémie n'a pas encore atteint son paroxysme et où les moyens pour lutter contre la maladie sont moins développés que chez nous. » L'évêque de Tournai a déjà annoncé que des célébrations seraient certainement organisées dans les différentes UP pour témoigner de tous ceux qui nous ont quittés pendant ces mois où il a fallu laisser partir des êtres chers sans véritable accompagnement, sans rite.
Comme chaque étape de cet office, la communion a été on s'en doute très encadrée. Déplacement rangée par rangée, distances maintenues, hostie déposée dans la main tendue de chaque fidèle. Mais malgré le sérieux de ce moment lui aussi tant attendu, Mgr Harpigny n'a pas hésité à dérider l'assemblée par un petit mot d'humour, avant de remettre son masque : « N'attendez pas que je vous dise 'Le corps du Christ', car je ne peux pas parler en donnant la communion, il faut éviter de risquer de postillonner ». Un petit mot qui à lui seul résumait bien le caractère inhabituel et si particulier des célébrations en temps de pandémie.
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Créé parDiocese de Tournai