Du 10 au 14 août, une mini-série consacrée aux cathédrales européennes est programmée pendant le JT de 13h sur France 2. Aux côtés des cathédrales de Dresde, Salisbury, Amiens et de la Sagrada Familia de Barcelone figure l'église-mère du diocèse de Tournai !

Cette série documentaire dédiée aux cathédrales européennes devait initialement être diffusée à l'occasion du premier triste anniversaire de l'incendie de Notre-Dame de Paris, en avril 2019. La pandémie de coronavirus, le confinement et les mesures sanitaires ont un peu bouleversé l'agenda de tournage de France Télévisions, qui a décidé de reporter la diffusion de ces cinq reportages au cœur de l'été, pour inciter les touristes à découvrir quelques chefs-d'œuvre du patrimoine historique et religieux européen.

Le 17 juin dernier, un journaliste et un caméraman basés à Bruxelles pour les chaînes publiques de l'Hexagone sont ainsi venus à Tournai, accompagnés par un pilote de drône. En une matinée, ils ont tâché d'en savoir plus sur Notre-Dame de Tournai, imposante cathédrale multiséculaire qui mêle harmonieusement les arts roman et gothique, inscrite depuis bientôt 20 ans sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco.

Les acteurs (passionnés) de la restauration

L'équipe de France Télévisions a pu en quelques heures prendre de nombreuses images de Notre-Dame : l'extérieur de l'édifice débarrassé de ses échafaudages, la nef centrale au cours de la célébration de semaine ou encore les combles du transept sud, témoignage bien vivant du savoir-faire d'antan. Un drône a également survolé la cathédrale pour en donner aux spectateurs une vue à couper le souffle.

Plusieurs acteurs-clés de la restauration entamée il y a près de 20 ans ont pu partager leur enthousiasme et leur passion pour l'église-mère du diocèse de Tournai. La Province de Hainaut en étant propriétaire, Serge Hustache, député provincial, suit le chantier de près : « Il y a eu une tornade sur Tournai le 14 août 1999, et cela a fragilisé la cathédrale. Cet événement a provoqué une grande émotion et une grande mobilisation. Des travaux d'une telle ampleur sont historiques. » Mobilisation et excellente collaboration aussi entre les très nombreux partenaires associés à la restauration de Notre-Dame. Bertrand Evrard, architecte au service technique des bâtiments de la Province, en connaît chaque phase, chaque étape franchie, chaque victoire remportée.

En direct du tournage

L'équipe de France Télévisions monte l'escalier en colimaçon de la tour de la Treille. De temps à autre, une petite porte, qui donne sur une plate-forme à plusieurs dizaines de mètres de hauteur, un couloir étroit, une coursive couverte. Les plans s'enchaînent, le drône vient parfois capturer les participants de l'extérieur. Encore une porte... et nous voilà sous une petite forêt de poutres, la charpente du transept sud de la cathédrale : « Ce sont les chênes d'origine, ils ont 800 ans », s'émerveille Patrice Boiteau, de la société française Battais. C'est cette entreprise, qui cible uniquement le patrimoine exceptionnel, qui a redonné une nouvelle jeunesse aux toitures de Notre-Dame.

Plutôt que de remplacer des poutres venues d'une autre époque, on a préféré ici créer une surtoiture, elle aussi en chêne, et installer des cales et des tirants pour soulager la structure d'origine. Intarissables, Patrice Boiteau et Bertrand Evrard expliquent leur travail, les défis du chantier. « Pour les ouvriers qui ont travaillé ici, c'est un chantier qui les marquera à vie et dont ils sont très fiers », insiste Patrice Boiteau. Et pour lui, que représente la cathédrale tournaisienne ? « Ahhhh... elle fait partie de moi, c'est un chantier du cœur », confie le conducteur de travaux français avec beaucoup d'émotion...

Après avoir admiré l'enveloppe somptueuse de Notre-Dame, il est temps de découvrir d'autres joyaux, cette fois picturaux, textiles ou d'orfèvrerie. Mgr Guy Harpigny emmène le journaliste et le caméraman de France Télévisions jusqu'au trésor de la cathédrale, encore fermé aux visiteurs à cause des contraintes sanitaires édictées par les autorités. Le 100^e évêque de Tournai laisse l'équipe pénétrer dans la salle qui renferme notamment la châsse... du 1^er évêque de la cité, saint Eleuthère.

Au milieu des reliques, ostensoirs, habits liturgiques et autres pièces d'une grande valeur patrimoniale et religieuse, Florence Renson, conservatrice de la cathédrale et de son Trésor depuis quelques mois, s'emballe et présente chaque objet avec passion. La châsse de Notre-Dame, qui recèle les reliques de plusieurs saints, datée de 1205 : « C'est du patrimoine vivant », souligne la conservatrice. « Ces deux châsses sortent du Trésor chaque année, lors de la Grande Procession de Tournai, le deuxième week-end de septembre. »*

Après s'être entretenus avec l'organiste de la cathédrale, Etienne Walhain, l'équipe de tournage est repartie sur Bruxelles. Avec en images un peu de la magnificence et du pouvoir de fascination de Notre-Dame de Tournai.

Agnès MICHEL

*Comme vous le savez, l'édition 2020 de cette procession est annulée par mesure de précaution et pour éviter un rassemblement trop important.

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Le service communication de la Province de Hainaut était également présent
lors de ce tournage. Découvrez son reportage !