


Un office pontifical à la place de la Grande Procession de Tournai
Ce dimanche, la traditionnelle Grande Procession n'a pas pu circuler dans les rues de Tournai en raison de la pandémie. Elle était cependant dans les cœurs des Tournaisiens lors de la messe dans la cathédrale.
En entrant dans la cathédrale ce dimanche 13 septembre, personne ne pouvait manquer qu'il s'agissait du dimanche de la Procession : des drapeaux étaient disposés de part et d'autre de la nef, le carillon était installé, prêt à résonner, et quelques participants en costumes étaient assis dans les premiers rangs. Les cloches de la cathédrale, du beffroi et de plusieurs églises environnantes sonnaient à la volée. Installée bien en vue, la statue de Notre-Dame des Malades semblait embrasser du regard toute l'assemblée.
Toutes les chaises étaient occupées par des Tournaisiens désireux de vivre cet office pas comme les autres. Au premier rang, Paul-Olivier Delannois, bourgmestre de Tournai, était entouré de Marie-Christine Marghem et du président de la Grande Procession, Pierre Vanden Broecke. En raison de la pandémie, la maîtrise de la Cathédrale n'a pas pu être présente mais Eric Dujardin, maître de chapelle, a accompagné l'office de ses chants.
Au début de son homélie, Mgr Harpigny n'a pas manqué de faire le lien entre cette pandémie de coronavirus et celle qui, à la fin du 11e siècle, incita son prédécesseur, Mgr Radbod, à organiser une procession de supplication autour de la ville. La maladie cessant ses ravages, il fut décidé d'organiser désormais une procession chaque année en remerciement.
En plus de neuf siècles d'existence, c'est la seconde fois que la Procession n'a pu avoir lieu. Jusqu'à cette année, seuls les Iconoclastes étaient parvenus à l'empêcher. C'était en 1566...
Faire confiance
« Quelle pourrait être notre attitude face à la pandémie ? » a demandé Mgr Harpigny. Il a rappelé l'importance de faire confiance au monde scientifique ainsi qu'à « ceux qui ont la charge du bien commun. Ces personnes ont été élues par nous, nous leur faisons confiance ».
« Comme chrétien, je pense qu'il y a autre chose à prendre en compte », dit-il plus loin. « C'est la question du mal qui blesse l'être humain, qui tue l'être humain ». Tout comme pour l'origine du mal, qui ne provient pas de Dieu ni n'a été inventé par l'homme, nous recherchons l'origine des catastrophes mais nous n'avons aucune explication scientifique. « Devant cette pandémie, nous pouvons croire que le mal n'a pas d'avenir et donc garder confiance en l'avenir. Nous pouvons chercher les causes du mal, condamner sans arrêt ceux que nous estimons responsables mais est-ce la bonne attitude ? »
Il a souligné qu'en tant que chrétien, nous pouvons croire que le Christ nous accompagne dans notre souffrance. Avec lui, nous pouvons aussi venir en aide aux victimes du mal à la hauteur de nos moyens. « Nous pouvons aussi prier pour traverser l'épreuve ».
Cet office était aussi l'occasion pour notre Evêque d'accueillir les nouveaux chanoines, installés le vendredi précédent lors des vêpres.
![]() |
![]() |
![]() |
-
Créé parDiocèse de Tournai