Mons : la fête de sainte Waudru remise à l’honneur
La patronne de la cité du Doudou est morte le 9 avril 688. Avec le temps, la tradition consistant à honorer sa mémoire à cette date s'est un peu perdue, au profit des festivités de la Trinité. Le doyen André Minet et un petit groupe porteur espèrent raviver et perpétuer cet hommage.
Samedi 9 avril 2022, un peu avant 15h. Il règne comme un petit air de Ducasse entre les murs de la collégiale Sainte-Waudru. On y croise des hallebardiers, des chanoinesses, une assemblée inhabituelle. Le sacristain, le conservateur, le président de la fabrique d'église, le doyen s'affairent... Les rangées de chaises se remplissent peu à peu, nombreux sont ceux qui arborent les couleurs du chapitre fondé par la patronne de la cité, le jaune et le noir. Le bourgmestre Nicolas Martin, accompagné de l'échevin des fêtes et de la responsable de la Cellule du Lumeçon, arrivent eux aussi. À 15h précises, la petite cloche du déambulatoire, face à la sacristie, lance un son vif et clair.
« C'est la Sainte Patronne de la Cité qui nous rassemble aujourd'hui », lance André Minet, doyen de Mons-Borinage et curé des lieux. « Nous avons vécu des temps difficiles, notre monde est secoué par bien des incertitudes. Et le confinement nous a privés de beaucoup de choses, notamment de notre chère procession et toutes les festivités de la Ducasse. Mais toujours, des personnes ont eu à cœur de passer par la Collégiale pour demander l'aide de sainte Waudru, qui depuis des siècles est invoquée tout particulièrement en temps d'épidémie ou encore de guerre. »
Cantiques et procession
Après quelques précisions historiques apportées par Benoît Van Caenegem, conservateur de la collégiale et de son trésor, tous se dirigent vers la chapelle où se trouve le « reliquaire du Chef », ainsi appelé parce qu'il renferme le crâne de sainte Waudru. « C'est devant cette chapelle que de nombreux Montois et Montoises aiment faire halte pour invoquer la protection de la Patronne de la cité », rappelle le doyen. « En s'arrêtant ici pour se recueillir ou allumer un cierge, ils lui confient leurs préoccupations et sollicitent son aide. Que la Patronne de la Cité nous inspire les bons choix que nous avons à faire et qu'elle nous garde fidèles à tous nos engagements. »
Un cantique à sainte Waudru puis les grandes orgues de la collégiale résonnent dans l'édifice multiséculaire, tandis que le chef est porté jusqu'au pied de la célèbre châsse, suivi par toute l'assemblée. Les deux reliquaires seront ainsi réunis, le temps d'un hommage. Le temps aussi du Sancta Waletrudis, ora pro nobis que les Montois et les Montoises ont l'habitude d'entonner au cours de la cérémonie de descente de châsse lors du week-end de la Trinité. Impromptu, l'air du Doudou qui s'échappe d'un téléphone mal éteint fait rire tout le monde...
Un nouveau chef-d'œuvre dans la collégiale
Cette fête renaissante à sainte Waudru avait aussi un cachet tout particulier pour sa première édition. Car désormais, une icône de 6m2 orne la chapelle du Chef de la patronne de la cité. Il a fallu de longs mois à Vincent Minet, par ailleurs animateur en pastorale qui dirige avec son épouse Monique la Maison diocésaine de Mesvin, pour lui donner vie. Une démarche artistique pleine d'intériorité et de lâcher prise, trait après trait.
« Une icône, ce n'est pas seulement un tableau. Les icônes parlent aux yeux mais elles s'adressent aussi au cœur », a insisté André Minet peu avant de procéder à la bénédiction de l'œuvre. « Les icônes ne visent jamais à être une représentation réaliste mais davantage symbolique. L'icône de sainte Waudru est une invitation à recueillir la lumière intérieure qui a habité Waudru quand elle arrivée sur ce territoire qui allait devenir la cité de Mons. »
Alors si vous passez non loin de la majestueuse collégiale montoise, n'hésitez pas à en pousser la porte, même si ce n'est pas un 9 avril. Laissez vos pas vous conduire vers cette petite chapelle. Pour allumer une bougie, pour confier vos difficultés ou vos espoirs à la patronne de la cité, ou tout simplement pour admirer l'icône flamboyante qui lui rend hommage.
Agnès MICHEL
Lire aussi l'explication de l'icône
par son créateur,
Vincent Minet.
L'hommage en photos...
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Créé parDiocese de Tournai