Les pèlerinages face au Covid-19
Le Covid-19 a obligé de nombreux secteurs à se mettre à l'arrêt. C'est notamment le cas des Pèlerinages diocésains, qui ont été obligés de se réinventer.
Alors que les premiers symptômes de la pandémie faisaient leur apparition en Europe, rien ne laissait présager les conséquences qu'elle aurait sur les voyages et donc sur les pèlerinages. Les pèlerins eux-mêmes ne s'en inquiétaient pas et le nombre de réservations n'était pas impacté. « Nos réservations avaient un train tout à fait normal », explique Peter Merckaert, responsable du service des Pèlerinages diocésains de Tournai. « Il y avait même plus de réservations pour certains pèlerinages, par exemple vers la Terre Sainte ou Assise. Mais à l'annonce du confinement, le 12 mars dernier, tout s'est arrêté ».
André Notté, responsable de l'ASBL Hospitalité diocésaine, ajoute : « Je travaille en milieu hospitalier. Dès cette date, nous avons eu le sentiment qu'un cataclysme se préparait. Cela nous a permis de prendre plus facilement des décisions ».
Alors que le confinement ne devait durer que deux semaines, le service des Pèlerinages et l'Hospitalité diocésaine décidèrent en effet d'annuler les pèlerinages prévus en avril et mai. Au fur et à mesure des prolongations des mesures de confinement, il fut décidé d'annuler tous les pèlerinages jusqu'à la mi-septembre. « Nos premiers gros pèlerinages, comme Banneux ou Lourdes, se font avec des malades et des personnes fragilisées », précise Peter Merckaert. « La santé et la sécurité des pèlerins ont été notre guide durant la prise de décision ».
Les réactions des pèlerins comme des bénévoles furent compréhensives. Plusieurs d'entre eux exprimèrent même du soulagement.
Chercher à « faire Eglise »
L'annulation des pèlerinages a évidemment eu un impact sur le travail des deux services. « En nombre de pèlerins, 90% de notre saison est annulée » précise Peter Merckaert. En attendant le retour à la normale, chacun s'attèle à sa tâche. Le bureau des Pèlerinages, après avoir dû gérer les annulations, a vu sa charge de travail se réduire grandement. « On en profite pour bouquiner ou pour chercher des idées de pèlerinages » nous dit Peter Merckaert.
De son côté, l'Hospitalité a mis en place des « Pèlerinages virtuels » : « Suite à une annulation, nous avons reçu un courrier nous souhaitant de trouver matière à « faire Eglise » en cette période de crise et de trouver des occasions de prier les uns pour les autres, en s'adressant en particulier à Notre-Dame. » explique André Notté. « Cette phrase a cheminé dans nos esprits et nous avons mis en place des « pèlerinages connectés », pour ne pas avoir une année pendant laquelle rien ne se passe et rester en contact avec nos frères et sœurs malades ».
De Banneux à Lourdes
Le premier d'entre eux emmena les fidèles à Banneux, pour vivre un triduum depuis leur salon. « Le dimanche avant la date prévue pour le départ, j'ai trouvé dommage que rien ne se fasse. Je me suis mis devant mon ordinateur et j'ai commencé à écrire mon premier article. J'ai ensuite eu l'idée de solliciter les prêtres qui auraient dû nous accompagner. Ils ont tout de suite répondu présent en nous fournissant des articles. Petit à petit, de façon improvisée, ce pèlerinage s'est lancé avec une publication quotidienne. J'ai même eu la possibilité d'écrire un « bonus », avec un résumé des photos de l'année précédente ».
L'expérience se poursuivit avec le pèlerinage à la rue du Bac à Paris puis le pèlerinage à Lourdes du mois de mai. « Là, c'est un autre exercice : si nous proposons le pèlerinage de Lourdes en mai, alors nous devons aussi faire ceux de juillet et août. Nous devons tenir sur la longueur sans être répétitifs, en restant créatifs et originaux à chaque fois ».
Il a donc fallu planifier ces pèlerinages. En mai, les textes tournaient autour des paroles de la Vierge : « Allez vous laver à la fontaine », « Je suis l'Immaculée Conception », etc. « Si nous savons que le pèlerinage de juillet tournera autour du programme prévu, il est un peu tôt pour savoir vers quoi nous irons pour celui d'août. Pour ce qui est de septembre, nous ne savons pas encore si nous ferons un pèlerinage virtuel », nous explique André Notté.
Une reprise incertaine
En ce qui concerne la question de la reprise des pèlerinages, Peter Merckaert est prudent : « Actuellement, nous ne voyons pas plus loin que fin août. Nous ne reprendrons pas s'il y a des doutes. De plus, nous ne pourrons pas partir si nous n'avons pas l'autorisation de voyager et si les lieux sont fermés. Il est raisonnable cependant de penser que nous pourrons reprendre en 2021. Nous préparons déjà cette nouvelle saison ».
En attendant, il vous est toujours possible de (re)vivre les pèlerinages virtuels sur le site de l'hospitalité diocésaine.
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Créé parDiocèse de Tournai