Tournai : la fête de l’Institut de Théologie
L’Institut et le Séminaire ont célébré leur fête patronale. L’occasion de remettre des diplômes et de réfléchir sur la place de la religion dans l’espace public.
Au Séminaire de Tournai et à l’Institut Supérieur de Théologie du Diocèse (qui y a son siège), on fête chaque année saint Charles Borromée. Archevêque de Milan au 16e siècle, il a beaucoup travaillé à l’amélioration de la formation du clergé, et ce dans l’esprit du renouveau amorcé par le concile de Trente.
Voilà pourquoi bon nombre de séminaires l’ont choisi comme saint patron. A Tournai, il figure dans le vitrail qui domine le chœur. Saint Charles est fêté le 4 novembre. Mais comme cette année, cette date tombe durant les vacances de Toussaint, le choix a été fait d’anticiper l’événement d’une semaine. Voilà pourquoi l’invitation avait été lancée pour ce mercredi 28 octobre.
Sur la route de la formation
Et en soi, ce n’était pas plus mal, comme l’a fait remarquer Mgr Harpigny dans son homélie. Car ce jour-là, on fête les saints Simon et Jude, deux des douze apôtres, peu connus mais envoyés en mission par Jésus comme les dix autres. Les séminaristes du diocèse de Tournai se préparent eux aussi à leur future mission et ils étaient bien présents et actifs au cours de cette célébration. Trois d’entre eux ont d’ailleurs franchi ce soir-là une étape de leur formation : il s’agit du lectorat, en d’autres termes le service de la Parole. Pascal, Yannick et Simon ont ainsi reçu des mains de l’Evêque le livre de la Sainte Ecriture, avec pour mission de la transmettre fidèlement. Un quatrième homme a été institué de même : il s’agit de Jean-Baptiste, qui se prépare au diaconat permanent. Un autre futur diacre permanent, Patrick, a été institué pour le service de la prière communautaire et de l’eucharistie, qu’on appelle l’acolytat. A ce titre, l’Evêque lui a confié le pain et la coupe.
Ils ont tous les quatre été institués pour le ministère du lectorat
Découvrir et partager
Le Séminaire et l’Institut organisent alternativement cette rentrée annuelle, et cette fois c’est l’Institut qui prenait en charge cette fête. Mgr Harpigny en a profité pour souligner la place très importante de l’Institut au sein du diocèse : « Il permet de correspondre aux signes de temps et aux mentalités. Il s’adresse à un public diversifié et ceux qui suivent ces cours découvrent des choses qu’ils ont alors envie de partager. »
Et de fait, l’Institut Supérieur de Théologie permet notamment à des enseignants, déjà diplômés dans d’autres matières, de se former en horaire décalé afin de pouvoir enseigner la religion. C’est cependant un défi que de combiner ainsi une formation avec l’exercice du métier d’enseignant, comme l’a souligné l’abbé Christophe Cossement, directeur de l’Institut.
Une période incertaine pour les cours de religion
Douze d’entre eux (aucun rapport avec le nombre des Apôtres…) ont ainsi reçu le CDER (Certificat universitaire de didactique de l’enseignement religieux), en d’autres termes le parchemin qui leur donne le feu vert pour enseigner la religion au niveau secondaire. Une a reçu le DERDI (Diplôme de l’enseignement religieux du degré inférieur), qui permet aux enseignants du maternel d’enseigner la religion en primaire. Et 32 autres ont terminé une formation complémentaire pour pouvoir enseigner la religion en primaire dans le réseau libre alors qu’ils viennent de l’enseignement officiel ou y enseignent.
Cette remise de diplômes s’inscrit dans un contexte particulier, a dit l’abbé Cossement, car nous vivons une période incertaine pour les cours de religion : « Ceux qui tiennent aux cours de religion perdent du terrain au profit de ses détracteurs», a-t-il dit en substance. Cela pose la question de la vraie place du cours de religion dans la société. Voilà qui faisait le lien avec la conférence qui allait suivre : Etienne Montero, professeur à l’Université de Namur, avait choisi le titre « Quelle place pour la religion dans l’espace public ? ». Nous aurons l’occasion d’y revenir.
Quelques-uns des diplômés du CDER, entourés par différentes autorités
Voir aussi:
Pour une laïcité d’ouverture et de dialogue (Conférence de M. Etienne Montero)
Profs de religion ? Enseigner la vie... (Article L'Avenir)
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Créé parDiocèse de Tournai